texte de Denis Duquet
photos de Lucas Scarfone
De nos jours, on n’en a que pour les VUS. En effet, ce type de véhicule domine tellement le marché que plusieurs constructeurs ont même décidé d’abandonner à toutes fins pratiques la production d’automobiles. Il est donc de bonne guerre pour General Motors d’étoffer ces gammes de produits dans cette catégorie. C’est ainsi que Chevrolet nous propose un nouveau modèle, le Blazer, qui vient s’insérer entre les modèles Equinox et Traverse tandis que le Trax est le modèle sous compact de la marque au nœud papillon.
Et cette fois, ce constructeur fait appel à un modèle qui a déjà connu des heures de gloire pour être ensuite abandonné avant d’être repris cette année. En effet, dans les années 70, le modèle Blazer était pratiquement synonyme de véhicules 4X4 et jouissait d’une grande popularité. Mais à cette époque, il s’agissait d’un châssis de camionnettes sur lequel on avait greffé une carrosserie quatre portes.
Cependant, la nouvelle génération du Blazer n’a rien en commun avec son ancêtre puisqu’il s’agit d’un véhicule à carrosserie auto porteuse doté d’un système de transmission intégrale et non pas d’un rouage 4X4 à temps partiel.
Fière allure !
Il est vrai que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais personnellement je trouve que les stylistes ont accompli du bon travail avec ce nouveau venu. En effet, la section avant s’inspire assez étroitement de celle de la Camaro tandis qu’on a tenté d’amenuiser le caractère de boîte carrée en réalisant un pilier C qui semble être la fusion de deux éléments et qui allège la silhouette. Si on revient à la partie avant, il faut noter que les feux de route sont placés là où l’on retrouve généralement les phares antibrouillard. Les feux encadrant la grille de calandre sont des feux de circulation de jour et de position.
La silhouette n’est pas trop tourmentée. Le coup d’œil général est réussi et on retrouve sur les parois latérales des renflements de bas de caisse qui permettent de rompre la monotonie des lignes. C’est également réussi dans l’habitacle avec une présentation moderne et bien équilibrée. Les buses de ventilation circulaires attirent nettement l’attention. Cela donne du caractère à l’ensemble et celles-ci servent également à ajuster la température dans l’habitacle en tournant le cercle extérieur. Un bouton de commande au centre permet de gérer le flot d’air.
Les commandes sont bien disposées, faciles à détecter et une bonne note pour la commande servant à activer le volant chauffant. Placée sur le rayon gauche du volant, elle est donc facile d’accès. Les sièges avant sont confortables, le cuir était perforé sur les modèles que j’ai été en mesure d’essayer lors de la présentation, des versions RS et Premier. Les places arrière sont très généreuses pour la catégorie et cette banquette se déplace longitudinalement afin de mieux gérer le confort des occupants et modifier l’espace de chargement.
Le hayon arrière peut s’actionner en plaçant le pied sur le nœud papillon Chevrolet projeté au sol. Cette soute à bagages de bonnes dimensions est dotée d’un système de retenue des objets constitué de tubes verticaux reliés par des sangles en nylon qui sont facilement ajustables et que l’on peut même enlever au besoin.
4L et V6
De plus en plus de constructeurs abandonnent les moteurs V6 au profit de quatre cylindres suralimentés ou turbo compressé. La division Chevrolet a décidé de conserver ces deux types de moteurs afin de faciliter le choix des acheteurs. Mais en fait, les dés sont pipés en faveur du moteur V6 puisque le 4 cylindres de 2,5 litres produisant 193 chevaux n’est offert qu’avec les roues avant motrices et sa capacité de remorquage est de 1500 livres. Sa consommation moyenne, selon le constructeur, est de 9,9 l/100 km. Il est de plus offert uniquement sur la version d’entrée de gamme.
Tous les autres sont équipés du V6 3,6 litres. Il produit 308 chevaux et comme il s’agit de la seconde génération de ce V6, il est maintenant doté des systèmes de désactivation des cylindres et du système arrêt-départ. En plus, sa capacité de remorquage est de 4500 livres. Quant à sa consommation de carburant, elle est de 11,3 l/100 km en mode transmission intégrale.
Notons que ces deux moteurs sont associés à une boîte automatique à neuf rapports.
Comme sur certains autres modèles, les ingénieurs de Chevrolet ont donné au pilote la possibilité de choisir entre le mode deux roues motrices ou quatre roues motrices. Un bouton de commande placé sur la console centrale permet de passer d’un mode à l’autre. En plus, on retrouve les modes Sport, Conduite hors route et enfin un mode Remorquage. Lors de mon essai, j’ai noté un certain délai pour passer d’un mode à l’autre.
Comme c’est le cas pour la catégorie, les suspensions avant et arrière sont indépendantes. À l’avant, on retrouve des jambes de force MacPherson et à l’arrière, une unité à liens multiples dotée d’amortisseurs de grande capacité.
Souplesse et polyvalence
Lors de la première génération de la prolifération des modèles 4X4, l’expérience de conduite n’était pas particulièrement excitante. La tenue de route était quelconque, leur confort assez marginal tandis que l’insonorisation était nettement perfectible.
C’est tout le contraire de nos jours alors que les VUS sont devenus tellement raffinés et sophistiqués que les sensations de conduite et leur comportement routier se rapprochent de plus en plus d’une automobile. Et à ce chapitre, le Blazer se distingue de façon avantageuse et il est l’un des modèles qui s’apparente le plus au comportement routier d’une auto. Lors de la présentation à la presse, j’ai eu l’opportunité de conduire de versions, Premier et RS.
Le Premier est voué à une vocation plus luxueuse ciblant des acheteurs qui privilégient une suspension efficace mais confortable tandis que le comportement général n’a causé aucune surprise. Si pour vous le confort et les sonorisations sont des priorités, ce modèle devrait vous intéresser. D’autre part, la version RS est la plus agréable à conduire en raison d’une direction plus directe et d’une suspension plus rigide que la version Premier. Personnellement, la version RS serait mon choix.
Le moteur V6 se fait remarquer par sa douceur et sa linéarité. La transmission automatique à neuf rapports ne fait nullement sentir sa présence et les passages des rapports s’effectuent sans à-coups. Les performances ne sont pas à dédaigner puisque ce moteur V6 permet d’atteindre 100 km/h départ arrêté en 6,4 secondes. De plus, il m’a été possible d’effectuer le 80-120 km/h en 4,6 secondes.
La position de conduite est bonne tandis que les sièges sont confortables, mais leur support latéral pourrait être meilleur. Par contre, pas besoin de modifier la position des sièges avant pour accommoder les passagers arrière, ceux-ci ont amplement d’espace.
Le parcours emprunté proposait différents types de surfaces allant d’un asphalte lisse comme un billard, à une route pavée parsemée de trous et de bosses sans oublier une section en terre battue. Même lorsque la chaussée était en mauvais état, la suspension s’est révélée confortable et les virages, peu importe s’ils étaient serrés ou pas, n’ont représenté aucune difficulté. Par ailleurs, on retrouve un rétroviseur intérieur qui affiche les images d’une caméra arrière. Ceci permet d’avoir un angle de vision plus large, et puisqu’il s’agit de la seconde génération de cet accessoire, il est possible de régler l’intensité lumineuse et l’angle de vue de la caméra. Cela demande un peu d’adaptation, mais en fin de compte, c’est un progrès puisque la vision est plus grande. Et si cela ne vous intéresse pas, il est très facile de retourner au rétroviseur conventionnel.
Très compétitif
Par le passé, les responsables du développement de nombreux véhicules produits par ce constructeur devaient restreindre leur développement en raison des limites budgétaires. Ce n’est plus le cas et on en a la preuve avec ce modèle qui est très compétitif face à une concurrence qui est pourtant bien affûtée. D’ailleurs, plusieurs publications l’ont déjà placé en tête de la catégorie.
Les acheteurs intéressés par ce modèle ont l’embarras du choix puisque le Blazer est offert en six versions dont le prix varie de 32 500$ à 48 000.$. Pour compléter le tout, il reste à proposer une version hybride rechargeable ou 100 % électrique.