Forrest Gump, le roman de Winston Groom rendu populaire grâce à son adaptation au grand écran par Robert Zemeckis, est le récit d’un sympathique simple d’esprit qui trouve le moyen d’être le témoin ou de jouer un rôle important lors de certains moments marquants de l’histoire.
Si vous avez vu le film, vous savez que le personnage de Forrest Gump a le don d’être partout. Et bien voilà que ce dernier fait son apparition dans les pages de notre rubrique Ciné-Parc.
Étonnant, non, pour un homme qui ne possède pas de permis de conduire. Eh bien oui… et non. Même si on ne le voit jamais au volant d’une voiture dans le film, il faut comprendre que le long métrage qui retrace sa vie dure 141 minutes et nous fait traverser quatre décennies d’histoire. Lors de ce défilé chronologique, on aperçoit quelques classiques de l’histoire de l’automobile.
Cependant, contrairement à la plupart des films que nous vous présentons, Forrest Gump ne met aucunement l’accent sur l’automobile. Le rôle de cette dernière n’est vraiment qu’accessoire. Ce n’est pas de nature à nous arrêter, cependant. En ce qui nous concerne, tant qu’on y retrouve suffisamment de véhicules, ça nous intéresse.
En conséquence, nous nous sommes amusés à décortiquer ce qui s’inscrit d’intéressant dans le film Forrest Gump.
Voyage dans le temps
Toute production dont l’histoire se déroule sur plusieurs décennies est habituellement un pur délice pour tout passionné d’automobiles. Ça nous permet, invariablement, de revoir des véhicules d’époque, mais surtout de constater leur évolution au fil du temps. Par exemple, il est amusant de noter la différence entre le vieil autobus qui cueille le jeune Forrest Gump lors de sa première journée à l’école à celui qui embarque son fils, à la toute fin du film, quelque 40 ans plus tard. Deux bus, deux styles, deux époques… mais une seule couleur; il y a des choses qui ne changent pas, tout de même
Forrest Gump, c’est aussi un voyage dans le temps. Question de vous remémorer un peu le scénario, le personnage principal passe une bonne partie du film assis sur un banc de parc à attendre un autobus. Il en profite pour raconter sa vie aux différentes personnes qui s’adonnent à prendre place à ses côtés. C’est alors qu’on effectue des sauts dans le temps pour vivre ces événements. Vient un moment dans l’histoire où le temps le rattrape et il quitte l’endroit illico.
Lors d’un premier visionnement, on se laisse bercer, bien sûr, par l’histoire. Lors de ce premier visionnement, l’amateur de voiture en nous sommeille. Cependant, lors d’un deuxième visionnage, on commence à porter attention aux détails. C’est là qu’on remarque tout le travail qui a été fait afin de donner beaucoup de crédibilité aux différentes époques historiques qu’il a été nécessaire de recréer. Et comment mieux donner l’impression au spectateur que l’action se déroule en 1953, en 1971 ou en 1980, qu’à l’aide d’une kyrielle de vieilles bagnoles?
Pourtant, ce ne sont pas les anachronismes qui manquent. En fait, le film est rempli d’erreurs de dates. Cependant, du côté automobile, on a fait un excellent travail. Il n’y a qu’un véhicule qui semble avoir été mal positionné dans le temps. Vous découvrirez les détails concernant ce dernier à l’intérieur de notre galerie photo.
Rôle effacé
Nous en discutions précédemment, l’automobile n’occupe pas une place de choix à l’intérieur du film Forrest Gump. Cependant, sans elle, cette œuvre n’aurait jamais eu la même couleur. Tantôt, et plus souvent qu’à son tour, l’automobile sert de moyen de transport dans le film; eh oui, c’est à ça que ça sert après tout! Cependant, les véhicules utilisés servent aussi d’arme, de décors et d’instruments servant à renforcer certaines scènes.
Qu’on pense entre autres à la collision qui survient entre une camionnette et une voiture, les deux de marque Ford. Elle se produit immédiatement après que Forrest Gump ait donné à un homme, à la suite d’un de ses commentaires gratuits, une idée pour un slogan de collant à parechoc. Le slogan en question : Shit Happens (traduction libre; la malchance, ça arrive). On se sert de l’arrière d’un camion Ford pour nous montrer ledit collant et lorsque le camion s’engage dans la circulation, il se fait emboutir par une autre voiture. Une image forte qui prouve que la malchance, ça arrive, vraiment!
Il y a d’autres scènes où l’utilisation d’une voiture renvoie à une image marquante. Qu’on pense à celle où la jeune Jenny, la petite amie de Forrest Gump, se fait déposer chez sa grand-mère par une voiture de police alors qu’on vient de la retirer des griffes de son père abusif. Ou encore, lorsque cette même Jenny, devenue adulte, salue Forrest d’un signe de paix alors qu’elle est accolée à la vitre arrière du bus à bord duquel elle prend place, bus qui l’amène, une fois de plus, loin de Forrest.
Pire, la scène où un bulldozer de marque Caterpillar, sur l’ordre de Forrest Gump, rase la maison familiale où la jeune Jenny a vécu moult humiliations aux mains de son père.
Bien sûr, on n’oublie pas la scène où Forrest est pourchassé par un camion rempli de jeunes qui prennent plaisir à se payer sa tête.
Peu importe les rôles qu’on leur attribue dans le film, les véhicules qui paradent tout au long de Forrest Gump marquent l’histoire à leur façon.
Conclusion
Bien entendu, on n’écoute pas Forrest Gump pour rassasier sa soif d’adrénaline. Ce film n’aide pas à remplacer le sang qui coule dans nos veines par de l’huile. Cependant, il est intéressant de constater que même si les réalisateurs d’un film ne conçoivent pas un long métrage où l’automobile occupe une place importante, ils ne peuvent outrepasser son importance. Autrement, c’est toute la crédibilité de leur travail qui en souffrirait.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Forrest Gump
Version française : Forrest Gump
Année : 1994
Date de sortie : 6 juillet 1994
Réalisateur : Robert Zemeckis
Durée : 142 minutes
Acteurs principaux : Tom Hanks (Forrest Gump), Sally Field (Mrs. Gump), Robin Wright (Jenny Curran), Gary Sinise (Lieutenant Dan Taylor)
Budget : 55 000 000 $
Recettes : 677 387 716 $ (en date du 25 novembre 2011)
Voitures vedettes : Ford F-1 1951, GMC TDM 4515 1959, Ford F-250 1979 et Ford Torino 1974