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Goldfinger : James Bond et son Aston Martin DB5

Existe-t-il un personnage fictif aussi mythique que James Bond? Celui qui fêta ses 50 ans de carrière au cinéma en 2012 s’est fait connaître en 1962 dans Dr. No, le premier volet d’une longue série qui compte aujourd’hui 22 longs métrages. Quant à Goldfinger, réalisé en 1964, il s’agissait déjà du troisième film de la série. De l’avis de plusieurs, c’est encore aujourd’hui celui qui dépeint le mieux l’essence même de ce qu’est le phénomène James Bond. 

Et il faut parler d’un phénomène. À preuve, quel homme n’a jamais rêvé d’être, ne serait-ce qu’un seul instant, James Bond? Pour certains, c’eût été pour posséder son charme fou auquel aucune femme ne semble capable de résister. D’autres envient au célèbre agent secret son sens de loyauté et sa grande droiture. Cependant, pour une grande majorité, dont probablement plusieurs d’entre vous qui lisez ces lignes, ce serait pour être propriétaire de l’une des voitures qu’il a aidées à populariser au cours du dernier demi-siècle. 

Et la voiture la plus mythique de toutes, c’est l’Aston Martin DB5 que l’on a aperçu pour la première fois dans le film Goldfinger. 

Prenez une petite pause, attachez votre ceinture et accompagnez-nous pour ce retour en arrière qui nous fera redécouvrir comment et pourquoi la célèbre Aston Martin DB5 de James Bond est devenue mythique.

 

La mission

D’abord, pour résumer simplement le film, l’agent 007 (incarné dans Goldfinger par monsieur James Bond lui-même, Sean Connery) est chargé d’enquêter sur Auric Goldfinger, un richissime entrepreneur dont les activités de contrebande d’or attisent les soupçons du service de renseignements extérieur du Royaume-Uni, le fameux MI6. Goldfinger complote en réalité pour attaquer la réserve d’or américaine de Fort Knox et seul l’infatigable James Bond est en mesure de contrecarrer ses plans. 

Bien entendu, double zéro sept a besoin d’une voiture pour entreprendre sa mission, bagnole qui lui est fournie par le département de technologie et de recherche du MI6, simplement connu sous le nom de Q. Son responsable est aussi connu sous le même nom. 

C’est là que nous découvrons pour la première fois l’Aston Martin DB5.

Où est ma Bentley?

Lorsque James Bond rencontre Q pour prendre possession de sa voiture, il s’informe au sujet de sa Bentley. C’est qu’à l’origine, le personnage des romans d’Ian Flemming était propriétaire d’une Bentley. Les producteurs de la série ont, à juste titre, jugé qu’une voiture sport correspondait mieux à l’image de James Bond qu’une Bentley.  

Et le choix d’une Aston Martin s’imposait de lui-même à l’époque. On jugeait, toujours du côté de l’équipe de production, que l’Aston Martin était une voiture plus class qu’une Jaguar à l’époque.

Cependant, il ne fut pas facile de convaincre la firme de Gaydon qui n’était pas très chaude à l’idée de fournir une voiture pour le film. En fait, ce sont deux voitures dont les producteurs avaient besoin; l’une munie de tous les gadgets et l’autre pour les séquences d’action.

L’ancêtre du « tuning »

Si le « Tuning » a connu des heures de gloire au milieu de la dernière décennie, il faut remonter loin dans le temps pour comprendre que depuis que la voiture existe, l’homme chercher à la personnaliser.

L’Aston Martin DB5 choisie pour le tournage de Goldfinger allait permettre au monde de voir ce qu’il était possible de faire avec une petite voiture sport et beaucoup d’imagination. Avez-vous souvenir de tous les gadgets dont cette dernière était équipée?

D’abord, il y avait cette plaque d’immatriculation pivotante à l’avant qui permettait à la voiture d’emprunter trois identités distinctes. Ensuite, on se souviendra que la voiture était équipée de vitres pare-balles, un petit détail qui va assurément sauver le héros du film à quelques reprises. Autre innovation : la console centrale de la DB5 recevait un écran cathodique qui permettait de suivre à la trace un petit dispositif électronique qu’il était possible de cacher sur quiconque, ou quelconque objet, dont on désirait suivre les déplacements. L’ancêtre du GPS, en quelque sorte.

Cependant, ce sont pour ses gadgets plus pimpants que la voiture est passée à l’histoire. On se souviendra que les phares avant cachaient des mitrailleuses et que de l’arrière de la voiture pouvait surgir un écran de fumée ou une quantité d’huile susceptible de rendre la vie difficile à tout poursuivant. Également, un objet tranchant pouvait surgir du moyeu de la roue arrière pour détruire le flanc des voitures qui osaient chercher noise à la DB5.  

Toutefois, le gadget ultime, c’était la présence d’un siège éjectable côté passager. Voilà une idée originale!

 

Un succès fou

Aston Martin ne regrettera jamais la présence de deux de ses voitures dans le film Goldfinger. Dès l’année suivante, les ventes du modèle explosèrent. D’ailleurs, dès le film suivant de la série, Thunderball, James Bond reprit le volant du même modèle qui avait été utilisé dans Goldfinger. 

Aston Martin et James Bond allaient alors devenir inséparables. 

Autres classiques

Le film Goldfinger a mis en lumière d’autres classiques de l’automobile, notamment plusieurs véhicules militaires lors de la séquence finale qui se déroule à proximité d’une base de l’armée américaine. Cependant, tous ceux qui ont vu le film se souviennent d’une séquence où une certaine Lincoln Continental toute neuve est détruite dans une machine à presser l’acier. 

À l’intérieur de cette voiture se trouvait le corps de monsieur Solo, un type qui avait eu le malheur de s’opposer à Auric Goldfinger. La scène, filmée à Miami, offrait un contraste qui ne fut pas sans provoquer un certain malaise lors du tournage. En effet, la cour de recyclage où a eu lieu la scène était située au plein cœur d’un quartier pauvre de la ville. Lors du tournage, on raconte qu’il n’y avait pas un bruit sur le plateau, autre que celui de la tôle qui se froissait. 

Un détail. On avait retiré le moteur de la voiture afin de pouvoir la compresser suffisamment de sorte que le bloc de ferraille qui résulterait de l’exercice puisse être déposé dans la boîte d’un Ford Ranchero.

Conclusion

Si l’image de James Bond est toujours forte aujourd’hui, celle de la voiture qui lui est associée l’est tout autant. Selon la tendance, les Austin Martin ont toujours été très présentes. Parions que pour le 25e volet de la série, dont la sortie est prévue pour 2020, on en retrouvera au moins une autre. Essence ou électrique, qui sait ?

La réponse, quelque part en 2020.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Goldfinger

Version française : Goldfinger V.F.

Année : 1964

Date de sortie : 9 janvier 1965 (É.-U.)

Réalisateur : Guy Hamilton

Durée : 110 minutes

Acteurs principaux : Sean Connery (James Bond), Gert Fröbe (Auric Goldfinger), Honor Blackman (Pussy Galore), Harold Sakata (Oddjob)

Budget estimé : 3 000 000 $

Recettes : 124 900 000 $

Voitures vedettes : Aston Martin DB5 1964, Ford Mustang 1964 ½, Lincoln Continental 1964 et Ford Thunderbird 1964.

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